Personnalité obsessionnelle-compulsive
Description
Mode général de préoccupation pour l’ordre, le perfectionnisme et le contrôle mental et interpersonnel, aux dépens d’une souplesse, d’une ouverture et de l’efficacité. Apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers, comme en témoignent au moins 4 des manifestations suivantes. Cet individu :
- A des préoccupations pour les détails, les règles, les inventaires, l’ordre, l’organisation ou les plans au point que le but principal de l’activité est perdu de vue.
- Montre un perfectionnisme qui entrave l’achèvement des tâches. (incapable de compléter le projet parce que ses exigences personnelles trop strictes ne sont pas remplies).
- Est excessivement dévoué à la tâche et à la productivité à l’exclusion d’activités de loisirs et des amitiés.
- Est trop consciencieux, scrupuleux et rigide sur des questions de morale, d’éthique ou de valeurs (sans que cela soit expliqué par une appartenance religieuse ou culturelle).
- Est incapable de jeter des objets usés ou sans utilité même si ceux-ci n’ont pas de valeur sentimentale.
- Est réticent à déléguer des tâches ou à travailler avec autrui à moins qu’ils ne se soumettent à sa façon de faire les choses.
- Se montre avare avec l’argent pour soi-même et les autres ; l’argent est perçu comme quelque chose qui doit être accumulé en vue de catastrophes futures.
- Montre de la rigidité et de l’entêtement.
Ces individus expriment souvent leur affection de manière contrôlée ou formelle et sont parfois mal à l’aise avec les personnes qui sont très expressives émotionnellement. Leurs relations quotidiennes ont un aspect formel et guindé, ils peuvent être rigides dans des situations où d’autres seraient souriants et heureux. Ils ont souvent du mal à exprimer des sentiments tendres et font rarement des compliments. Ces personnes peuvent rencontrer des difficultés au travail et se sentir mal à l’aise quand elles sont confrontées à des situations nouvelles qui exigent de la souplesse et des compromis.
Qui en est atteint?
Est un des troubles les plus prévalents dans la population générale. Le taux de prévalence est estimé de 2,1 % à 7,9 %. Le trouble est diagnostiqué deux fois plus souvent chez les hommes que chez les femmes.
Prévenir et soigner
Traitements
Les troubles de la personnalité peuvent être difficiles à traiter si la personne affectée ne reconnaît pas la présence d’un problème.
Psychothérapie
Différents types de psychothérapie démontrent une bonne efficacité.
- Thérapie cognitivo-comportementale :
Approche très structurée et orientée sur le moment présent. La personne est amenée à identifier les distorsions des schémas de pensées qui perturbent sa perception d’elle-même, ses relations avec les autres et son rapport avec le monde en général et à élaborer de nouveaux schémas de pensées. - Thérapie comportementale dialectique :
Approche validée et efficace en particulier pour les personnes souffrant du trouble de la personnalité limite. Cette approche combine des modes de thérapie individuelle et de groupe, et vise à enseigner à la personne des habiletés pour qu’elle puisse réguler ses états émotionnels intenses et minimiser ses comportements autodestructeurs. - Thérapie de groupe et groupes d’entraide :
La thérapie de groupe, dirigée par des professionnels et selon différentes approches, rassemble des clients sélectionnés pour tel ou tel problème. Les groupes d’entraide sont composés de personnes qui ont souffert ou qui souffrent d’un trouble, se réunissant pour discuter de problèmes communs avec d’autres personnes atteintes.
Pharmacothérapie
Utilisée pour contrôler des symptômes, diminuer l’impulsivité, améliorer les capacités fonctionnelles et optimiser les effets de la psychothérapie.
La médication est également utilisée pour le traitement de d’autres troubles en concomitance du trouble de personnalité. Ceci est très fréquent, notamment les troubles anxieux, les troubles dépressifs mais également pour les troubles mentaux induits par la prise de substances. Les troubles concomitants (tr. de la personnalité limite et toxicomanie) sont très fréquents, approximativement 35 % pour les personnes avec un trouble de la personnalité limite.
Hospitalisation
En période de crise suicidaire intense, et il est préférable qu’elle soit brève, il est démontré que les hospitalisations plus longues peuvent avoir un effet délétère sur la condition actuelle de ces personnes.
Les hospitalisations sont requises lors de la présence de dangerosité pour soi ou pour autrui et que cette dangerosité ne peut être gérée en ambulatoire. Les hospitalisations sont également requises pour une atteinte de l’état mental sévèrement associé à un trouble concomitant.
Pour la famille et les proches
Les interventions familiales ont plusieurs objectifs. D’abord pour les informer sur les difficultés que présentent leurs proches, pour la détresse qu’eux-mêmes peuvent présenter en raison des troubles de leurs proches, ex. : risque suicidaire ou détérioration de leur fonctionnement social, familial ou professionnel. Ces interventions familiales peuvent être également un levier de changement dans la vie de leurs proches par l’enseignement d’attitudes et de comportements pouvant avoir un effet positif ou en diminuer d’autres qui ont un effet négatif.
Globalement, il est préférable d’avoir avec la personne une attitude d’adulte à adulte. Il est important que les proches puissent clairement définir leurs attentes et leurs limites. Ne pas hésiter à aller chercher de l’aide. Les APAMM (Associations pour les parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale) offrent des services d’information, d’aide et de soutien.
Plusieurs d’entre elles offrent des groupes d’entraide spécifiquement pour la problématique du trouble de la personnalité limite.
Ressources
Association québécoise de prévention du suicide
24 heures/ jour, 7 jours/7 partout au Québec
www.aqps.info
1-866 APPELLE (277-3553)
Centre de traitement Le Faubourg St-Jean
Clinique spécialisée dans l’évaluation et le traitement des troubles sévères de personnalité
www.institutsmq.qc.ca
(418) 648-6166